10 conseils pour trouver un coauteur (et conserver des relations cordiales avec lui)

Vous êtes bloqué sur votre projet et vous ressentez le besoin d’échanger avec quelqu’un ? Sans doute est-il temps pour vous de vous associer à un coauteur. Mais comment trouver le bon collaborateur sans se tromper ? Voici quelques conseils.

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1/ Comprendre à quoi cela vous engage

En intégrant une nouvelle personne à l’élaboration de votre projet, vous ne serez plus l’auteur exclusif de ce dernier. C’est-à-dire que la personne qui va vous aider aura désormais son mot à dire sur la vie du projet (choix du producteur, demande de modifications éventuelles de la part de ce dernier…) En outre, vous devrez partager les droits d’auteur. Des raisons qui vous obligent à choisir ce nouveau collaborateur avec soin.

D’autre part, votre futur coauteur s’investira sur votre projet, au détriment de son propre travail. Vous devez vérifier que vous avez la volonté d’aller jusqu’au bout. Si, du jour au lendemain, vous décidez de tout arrêter, tous les collaborateurs de votre projet auront travaillé pour rien. Donc ne faites pas ce choix à la légère !

2/ Définir votre besoin

Vous allez devoir vous poser un certain nombre de questions : pourquoi avez-vous besoin d’un coauteur ? Manquez-vous d’assurance sur la dramaturgie ? Ressentez-vous le besoin d’échanger pour mieux écrire ? Avez-vous besoin d’aide pour formaliser vos documents ? Vous établirez ainsi le profil du collaborateur idéal, celui qui vous sera complémentaire. Si vous êtes un excellent dialoguiste, mais que vous n’êtes pas à l’aise en dramaturgie par exemple, ne choisissez pas quelqu’un avec le même point fort et le même point faible. D’une part, au moment de la rédaction des dialogues, vous risquez d’entrer plus facilement en conflit. D’autre part, votre coauteur ne pourra pas compenser les points faibles de votre projet.

Cette étape, fastidieuse certes, vous aidera à faire le meilleur choix pour votre projet.

3/ Fixer les piliers de votre projet

Il s’agit des éléments qui ne doivent ABSOLUMENT pas être modifiés dans votre projet et qui forment la colonne vertébrale de votre concept.

Il est extrêmement important de les fixer en avance car votre projet va être mis à rude épreuve par votre futur coauteur. Une vague de nouvelles idées va déferler avec l’arrivée d’un nouveau collaborateur et vous risquez parfois de perdre de vue l’essence de votre projet.

Il n’y a pas vraiment de listes prédéfinies mais je dirais qu’il faut au moins être sûr de :

  • votre propos : en général, celui-ci est un fil conducteur intéressant pour votre histoire. De plus, votre coauteur devra adhérer a minima à ce que vous souhaitez dire dans votre oeuvre pour coécrire avec vous ;
  • votre « action » : j’entends par là la traduction concrète de votre propos (par exemple le résumé en une ou quelques phrases de ce qui se passe dans l’histoire).

Par expérience, si vous ne possédez que le propos, votre projet est trop conceptuel : vous risquez de remanier beaucoup trop l’action à chaque nouvelle version puisqu’on peut dire la même chose de nombreuses façons. Si vous n’avez que l’action, elle risque de partir dans trop dd direction différentes car il vous manque un fil rouge pour la guider.

Autre risque : si le projet vient à être trop remanié, il peut ne plus intéresser votre coauteur au bout de quelques mois. Vous risquez donc de voir votre coauteur se désister.

Ensuite, vous pouvez fixer d’autres éléments :

  • Personnages
  • Lieux
  • Ambiance
  • Univers

Plus vous en avez, plus il sera simple pour votre coauteur d’intervenir sur votre projet. Attention tout de même à éviter d’être trop rigide et d’aller trop dans le détail en exigeant de conserver trop de scène par exemple. Cela pourrait devenir un casse-tête pour votre collaborateur de respecter un cahier des charges trop strict.

4/ Préparer un pitch de votre projet

Même si vous n’êtes qu’au balbutiement de votre histoire, tentez de réunir tout ce que vous avez en une synthèse claire et concise. En effet, il y a de fortes chances que le premier contact passe par une rencontre et un pitch vous permettra d’entrer dans le vif du sujet.

Vous pourrez ainsi faire un premier tri. Inutile de passer du temps avec des auteurs qui n’aiment pas votre univers ou ne sont pas convaincus par votre concept.

5/ Approcher des auteurs

Il y a plusieurs façons de rencontrer des auteurs. D’une part, vous pouvez vous rendre à des festivals concernant le format de votre projet. Allez au Festival de Clermont-Ferrand par exemple si vous travaillez sur un court métrage. Je ne peux malheureusement pas vous lister tous les festivals dans cet article, mais vous pourrez facilement trouver les plus importants sur internet!

Vous pouvez également vous rendre à toutes les manifestations autour de l’audiovisuel qui se déroulent à Lyon, notamment à l’Aquarium Ciné-Café.

L’Accroche Scénaristes vous offre aussi plusieurs occasions de rencontrer des auteurs :

  • en pitchant votre projet lors des rencontres de scénaristes. Libre à vous d’expliquer avant votre intervention que vous cherchez un co-auteur ;
  • en participant aux exercices d’écriture tous les deux mois. En réalisant un petit exercice avec d’autres auteurs, vous aurez l’occasion de découvrir comment ils travaillent et pourrez aborder la question de votre recherche à la fin de l’événement ;
  • en écrivant sur la liste de diffusion (si vous êtes adhérent) et en expliquant votre recherche.

6/ Choisir le bon coauteur

Muni de votre pitch et de vos besoins, vous allez pouvoir exposer clairement votre demande aux auteurs que vous rencontrez. Certains seront intéressés, d’autres non. Essayez de passer un peu de temps avec chacun d’entre eux afin de cerner leur personnalité. Vous devez vous sentir à l’aise et avoir la sensation que vous pourrez « tout » leur dire. Écrire à deux, c’est être souvent en désaccord et débattre des choix à faire pour l’histoire.

N’hésitez pas à demander aux auteurs prêts à vous aider de lire leurs projets. Cela vous permettra de vous faire votre propre idée sur leurs points forts et sur leur univers. Abordez la question des disponibilités. Certaines personnes ne sont libres qu’en soirée, le week-end ou la journée.

Maintenant, il ne vous reste qu’à choisir !

7/ Régler les points juridiques

Votre choix est fait ? Même si la confiance doit être la base de toute relation d’écriture, rien n’empêche de contractualiser la collaboration. Pour cela, il existe un outil particulièrement intéressant : la convention initiale entre auteurs rédigées par le SNAC. Vous la trouverez ici :

http://www.snac.fr/site/2016/02/doc-la-convention-initiale-entre-auteurs/

Ce document permet de définir un certain nombre d’éléments : stade d’avancement du projet au début de la collaboration, auteur du concept original, part apportée par chaque personne dans le projet, poursuite du projet en cas de défaillance d’un des auteurs… Une façon efficace de se protéger en cas de désaccords. Si vous vous brouillez avec votre coauteur, ce document vous permettra d’éviter toute situation de blocage (par exemple que votre associé refuse que le projet se poursuive sans lui).

Cela arrive rarement, mais mieux vaut se prémunir de l’éventualité.

8/ Fixer une organisation de travail claire

N’oubliez pas que si votre coauteur apprécie votre histoire, ce ne sera jamais SON projet. Ainsi, il peut se démobiliser si vous ne travaillez pas assez régulièrement ensemble. Une fois par semaine ou par mois, peu importe. Fixez la périodicité de travail et tenez-vous-en afin d’entretenir la motivation de votre collaborateur.

9/ Demandez-lui son avis pour les différentes démarches

L’écriture est terminée ? Vous sentez qu’il est temps pour vous de rechercher un producteur ou de tourner votre film ? Ce n’est pas parce que vous passez à l’étape suivante que vous devez laisser votre coauteur de côté. Nous avons vu qu’il avait désormais son mot à dire sur la vie du projet (s’il le souhaite). Tenez-le au courant, demandez-lui son avis sur certains choix. Là encore, cela vous évitera des risques éventuels de blocage de sa part.

10/ Signifiez-lui clairement l’arrêt du projet ou de la collaboration

Vous êtes obligé d’arrêter votre projet ou de le mettre en pause ? Cela arrive. Mentionnez-le clairement à votre coauteur et expliquez-lui les raisons de votre choix. Même chose si vous souhaitez rompre la collaboration. Il est possible que cette dernière ne s’avère pas concluante. Bien souvent, la rupture se fera d’un commun accord. Autant discuter de la suite des événements. Peut-être que votre associé acceptera que le projet poursuive sa vie sans lui, mais voudra absolument être mentionné comme auteur.


Vous savez tout. Vous n’avez plus qu’à désormais partir à la recherche de la perle rare !

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