Ah ! Pitcher ! Je ne connais aucun scénariste qui raffole de l’exercice. Pourtant, lorsqu’on écrit, c’est un outil incontournable : la preuve en 8 arguments !
1/ Le pitch est inévitable
Je vous vois venir. Vous allez me dire que vous n’avez pas besoin de pitcher, car, à la lecture de votre scénario, les producteurs succomberont aux charmes envoûtants de votre histoire extraordinaire. Problème : les dits producteurs lisent en priorité les projets de gens qu’ils connaissent ou qu’ils ont déjà rencontrés. Vous allez donc devoir les rencontrer et, pendant cet entretien, vous n’allez pas pouvoir parler uniquement de la pluie et du beau temps. Vous allez devoir pitcher votre projet. Les irréductibles qui se contenteront de dossiers écrits ne pourront pas échapper longtemps à l’exercice : vous serez obligé de résumer votre projet, pour donner envie de le lire, dans les premières pages de votre dossier. Ce petit résumé, c’est déjà un pitch. Et si votre dossier convainc un producteur, il vous conviera à un rendez-vous et de quoi vous parlerez à ce moment-là ? Inévitable, je vous le disais.
2/ Un mauvais pitch = « mauvaise » image du projet
Sans aucune préparation, il y a de fortes chances que votre pitch apparaisse comme bancal, hésitant et brouillon. Ce qui donnera malheureusement l’image d’un scénario bancal, hésitant et brouillon. Même si le projet est un petit bijou de dramaturgie. Pour dépasser cette première impression, le producteur devra vous poser des questions afin de comprendre l’intérêt de votre projet. Malheureusement, vous ne tomberez pas toujours sur des personnes qui souhaiteront creuser (notamment en festival où les producteurs voient défiler de nombreux auteurs).
3/ Un mauvais pitch = « mauvaise » image de soi
En bafouillant à chaque mot, vous allez donner l’impression que vous manquez d’assurance et que vous ne vous considérez pas comme légitime dans ce métier. Or, devenir scénariste s’avère un véritable parcours du combattant et les producteurs le savent. Plus vous vous montrerez sûr de vous, plus cela donnera l’impression que vous êtes fait pour ce métier.
4/ Trouver des collaborateurs
Un pitch bien maîtrisé permet donc de convaincre d’autres personnes de travailler avec nous. On pense immédiatement au producteur, mais il n’est pas le seul à intervenir sur un film. Une œuvre audiovisuelle (ou même un jeu vidéo, une BD) est un projet collectif sur lequel vont travailler des techniciens, des acteurs, d’autres scénaristes parfois. Au début de votre carrière, vous devrez peut-être même convaincre des professionnels à travailler gratuitement. Vous devrez donc vous montrer particulièrement persuasif.
5/ Trouver des financements
Même si un producteur soutient votre projet, vous serez partie prenante dans la recherche de financements. On vous demandera de présenter votre projet devant des jurys et de monter des dossiers. Si vous optez pour l’autoproduction, le crowdfunding risque d’être un passage obligé ! Mais pour convaincre l’internaute de vous confier ses deniers, vous allez devoir lui prouver par A+B que votre projet mérite de voir le jour. N’oubliez pas que les contreparties pour celui qui investit restent parfois peu attractives (surtout pour les œuvres audiovisuelles).
6/ Se valoriser auprès de ses proches
Le travail d’un scénariste peut paraître parfois abstrait pour les personnes qui nous entourent. Les œuvres ne se font pas en un jour, un mois ou un an (à moins de participer à des événements particuliers) et on peine souvent à montrer notre travail à ses proches. Le pitch peut là encore vous aider. Il vous permet de parler de vos histoires autour de vous et peut-être même de convaincre votre famille et vos amis qu’auteur est un vrai métier.
7/ Vérifier que son projet tient la route
Un projet qu’on ne peut pas pitcher clairement cache souvent un problème de structure. Intrigue trop complexe, passage trop faible, personnage redondant… Résumer son projet à l’essentiel permet d’en révéler les petits défauts. Et vous savez quoi ? En général, ils n’échappent pas aux personnes qui vous écoutent. Pitcher s’avère donc un excellent moyen d’obtenir des retours sur son histoire.
8/ Se donner du courage
Faire un film, c’est long. Il faut des années parfois. Cela demande de l’endurance et les périodes de découragement sont légion. Pitcher votre projet, susciter l’intérêt de quelqu’un, même un membre de votre famille, notamment quand le moral est en berne, permet de retrouver l’énergie de continuer à se battre pour son film.
Vous êtes convaincu ?
Sachez que tous les deux mois, lors des Rencontres de Scénaristes organisées par L’Accroche Scénaristes, vous avez la possibilité, sur inscription, de pitcher votre projet au public et de tester les réactions. L’association organise également des sessions de formation. Pour suivre notre actualité, plusieurs moyens :
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